C dans l’air : Sarko bientôt à Euroland

dimanche 11 mai 2008

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Pour la vingt-deuxième année consécutive, les Etats membres de l’Union fête la Journée de l’Europe. Mais cinquante-huit ans après la déclaration de Robert Schuman proposant la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, où en est la construction européenne ? Et quelles seront les dossiers des six mois de la présidence française ?

C’est une date importante pour l’Europe : le 9 mai 1950, Robert Schuman, alors ministre des Affaires étrangère, présentait une vision d’une Europe unie et proposait la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA), date considérée aujourd’hui comme l’acte de naissance de la construction européenne.

Une journée symbolique placée, cette année, sous le thème du dialogue interculturel, que le président portugais, Anibal Cavaco Silva, a choisi pour promulguer le décret de ratification du nouveau traité européen, signé le 13 décembre 2007 à Lisbonne par les vingt-sept Etats membres.

Un traité dit "simplifié", au centre de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, pour relancer l’Union européenne, paralysée depuis les "non" français et néerlandais à la Constitution, sur lequel le chef de l’Etat entend s’appuyer, lors de la présidence française de l’UE, pour faire avancer plusieurs chantiers. A moins que les Irlandais, seuls Européens à se prononcer, le 12 juin, par référendum sur ce texte, viennent troubler le calendrier préparé depuis des mois par le cabinet du président français, en votant "non".

Car pour Nicolas Sarkozy, la présidence française de l’Union européenne, qui débutera le 1er juillet 2008, sera le grand défi de la deuxième année de son quinquennat. Six mois au cours desquels cinq grands thèmes ont dès à présent été programmés.

D’abord, la lutte contre le changement climatique et la politique énergétique, dont l’ambition est la signature du "paquet climat", avec des objectifs de réduction des CO² d’au moins 20 % d’ici 2020, en prenant pour référence le niveau des émissions de 1990, et de 30 % si d’autres nations se fixent sur cet objectif.

Autre point, la mise en place d’un "pacte sur l’immigration et l’asile", destiné à fixer des normes communes applicables à l’expulsion des immigrants clandestins et qui prévoit que la durée de rétention maximale des étrangers en situation irrégulière soit de six mois (contre trente-deux jours en France). Un projet de loi qui suscite une vive polémique à Bruxelles. "Non à la directive de la honte", proclamaient, mercredi 7 mai, des centaines de manifestants rassemblés devant le Parlement européen à l’initiative d’un collectif d’associations qui refusent une "logique répressive et sécuritaire".

Puis, la stabilisation de la politique agricole commune, sujet de tension avec la Grande-Bretagne, qui pourrait, à l’occasion du "bilan d’étape" réalisé en 2008 et dans un contexte de crise alimentaire mondiale, demander la remise en cause des subventions allouées aux Français dans le cadre de la PAC.

De même pour le renforcement de la capacité opérationnelle de la défense européenne ou le projet de l’Union pour la Méditerranée, sujet là encore de tensions avec le Royaume-Uni mais surtout avec l’Allemagne.

Six mois au cours desquels la présidence française aura par ailleurs la délicate mission de préparer la nomination des nouveaux dirigeants de l’UE et devra faire face à la question des JO de Pékin ainsi qu’aux conséquences économiques de la crise des subprimes américains sur la zone euro, confrontée dès à présent à un record d’inflation depuis dix ans.

(France 5)

Invités :

– Jean-Pierre Jouyet
– Elie Cohen
– Pierre Servent
– Gérard-François Dumont
– Jean-Marc Jancovici


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