C dans l’air : Peut-on augmenter les salaires ?

mardi 17 février 2009

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Après l’annonce par le président de la variété des sujets - partage des profits, impôts... -, leaders syndicaux et patronaux attendent cette date de discussions à l’Elysée du 18 février. Un rendez-vous qui s’annonce crucial alors que la tension monte en Guadeloupe.

A la veille de la rencontre à l’Elysée entre les partenaires sociaux et le président de la République, chacun travaille sa copie et commence à placer ses pions. Deux semaines après les manifestations du 29 janvier 2009, les syndicats, qui ont d’ores et déjà annoncé une nouvelle date de mobilisation, le 19 mars, souhaitent maintenir la pression pour obtenir du gouvernement un "changement de cap" et du concret pour soulager les Français les plus touchés par la crise.

Au-delà des pistes lancées par Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée du 5 février, sur la rémunération du chômage partiel, les jeunes chômeurs, les allocations familiales ou une baisse d’impôt, un chèque emploi-service pour les personnes âgées ou les familles monoparentales, les syndicats entendent faire valoir à la table des négociations leurs propositions. De quoi s’agit-il ?

En premier lieu, Force ouvrière souhaite l’augmentation des salaires, car "si les ménages n’ont plus les moyes de consommer, la relance ne pourra pas se faire". Bernard Thibault de la CGT plaide pour l’arrêt des réformes, jugées "totalement inopportunes" en période de crise, telles que "la suppression d’un fonctionnaire sur deux". La CFDT met aussi en avant la suspension du bouclier fiscal le temps de la crise et la mise en place d’un "fonds social d’investissement", doté de 5 à 7 milliards d’euros, qui servirait essentiellement à développer la formation, favoriser l’accès des jeunes à l’activité et pallier les insuffisances de l’assurance chômage. Sans oublier un meilleur encadrement des licenciements, des contreparties aux aides publiques, l’avenir des services publics... et le partage des profits des entreprises évoqué par le chef de l’Etat.

Prenant au mot le président de la République, qui a suggérer dans l’émission "Face à la crise" un partage en trois tiers des profits des sociétés (un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les salariés et un tiers pour l’investissement), certains syndicats demandent à l’Etat, qui devrait percevoir 5,6 milliards d’euros de dividende pour 2008, de montrer l’exemple dans les entreprises publiques (La Poste, France Télécom, SNCF...).

Une mauvaise idée pour la présidente du Medef, Laurence Parisot, pour qui les profits des entreprises se divisent en deux : "en dividendes qui doivent être versés à l’actionnaire et en autofinancement, qui sert soit à l’investissement, soit pour renforcer les fonds propres".

Quant à une éventuelle hausse des salaires, "la patronne des patronnes" estime que "nous n’avons pas à rougir de la part consacrée à la rémunération du travail dans la valeur ajoutée des entreprises" et repousse tout coup de pouce au SMIC pour ne pas "participer d’une manière ou d’une autre à une décision" qui conduirait "à la mise au tapis de dizaines de PME".

Invités :

- Elie Cohen
- Jean-Christophe Le Duigou
- Bernard Brunhes
- Christophe Barbier


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