C dans l’air : Fillon serre les boulons
lundi 31 mars 2008
"Un trou d’air". C’est en ces termes que François Fillon a décrit, sur TF1, le 30 mars 2008, la conjoncture économique française. Face à des indicateurs - hors chômage - au rouge, le Premier ministre entend poursuivre les réformes engagées et refuse de parler d’un plan de rigueur. François Hollande, lui, accuse le gouvernement de "dissimulation" sur la situation réelle.
Il y a d’abord eu la révision à la baisse des hypothèses de croissance pour l’année 2008 puis la révision à la hausse du déficit public. Et la semaine dernière, François Fillon a aligné pour la première fois son discours sur celui de la plupart des économistes, concédant que la croissance n’atteindrait pas la fourchette de 2 à 2,5 % sur laquelle a été bâti le budget 2008.
Elle devrait, selon le chef du gouvernement, fluctuer entre 1,7 et 2 %, alors que le déficit public de la France, initialement annoncé à 2,4 % en 2007, a en réalité atteint 2,7 % du PIB, soit le même niveau qu’en 2006.
Or moins de croissance, c’est moins de recettes, donc moins d’argent pour financer certains dispositifs et beaucoup d’interrogations. Et alors que le plan logement ou la mise en place d’un Revenu de Solidarité Active (RSA) font pour certains figures de cibles privilégiées des coupes budgétaires de l’Etat, d’autres évoquent une inévitable hausse des impôts ou encore un plan de rigueur, afin de se rapprocher du retour à l’équilibre des comptes publics promis à Bruxelles.
Face aux inquiétudes, le Premier ministre est monté au créneau, sur le plateau du 20h de TF1, dimanche 30 mars 2008, affirmant qu’il n’y aurait pas de plan de rigueur, préférant parler d’"une gestion sérieuse" des comptes. Peu avant le ministre du Travail, Xavier Bertrand, dont la promotion comme secrétaire général adjoint de l’UMP a fait beaucoup jaser, ironisait au micro de RTL sur ses ambitions supposées sur Matignon.
Les deux hommes se sont retrouvés lundi matin, avec l’ensemble du gouvernement, pour un séminaire consacré à la deuxième phase des réformes économiques et sociales. A l’issue de la réunion, François Fillon a annoncé "une tenue ferme des dépenses pour atteindre l’objectif de déficit à 2,5 %" ainsi que "l’intégration de mesures d’économie liées à la réforme de l’Etat dans la préparation du budget 2009", sans plus de précisions.
Les mesures d’économie envisagées devraient être détaillées par Nicolas Sarkozy en personne, vendredi, à l’Elysée, lors du Conseil de modernisation des politiques publiques. Pendant ce temps, la grogne enfle dans l’enseignement secondaire, notamment, contre les suppressions de postes programmées dans l’Education nationale à la rentrée prochaine.
(France 5)
Invités :
– Christophe Barbier
– Elie Cohen
– Bernard Maris
– Bruno Dive
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